L’ON accuse de temps à autre les associations de faire de la politique, et cela correspond moins à une accusation sanctionnant un manquement à l’éthique qu’une suspicion incriminant le recours, de la part d’un parti politique donné, à des financements étrangers ou à un dépassement du plafond des fonds autorisés lors d’une campagne électorale. Ce que la loi interdit catégoriquement. Sans compter que se présenter sous l’apparence d’une association est une simulation qui dupe les citoyens et peut exploiter leur bonne foi.
De telles accusations ont émaillé le processus des élections présidentielle et législatives actuelles, de par les amalgames soupçonnés liant certains des sigles qui s’activent dans notre pays, ou de par le flou de leurs objectifs et la teneur de leurs activités.
Et l’on remarque, ces jours-ci, çà et là, un dédoublement de l’activisme de certaines associations ou organisations civiles qui interfèrent clairement avec les activités politiques et orientent, de fait, le choix des citoyens et la teneur de leur vote. Notamment sur les réseaux sociaux.
Mais si certains crient au loup, dénonçant cette interférence coupable, d’autres y voient un enrichissement des débats démocratiques et un élargissement bénéfique de la participation populaire à la vie publique. Au lieu de rester figé dans les positions et attitudes conventionnelles des partis en concurrence.
Ceux qui ont suivi les polémiques qu’a donné à voir la campagne de la présidentielle ont bien noté l’influence des appréciations formulées par certaines associations de la société civile sur les positions et attitudes des différents candidats en lice. Mais tant que la loi interdira la «publicité politique», il en sera ainsi.